Lorgelet et le chalazion Ces infections bactériennes oculaires sont également très fréquentes. Dans ce cas, linfection se développe au niveau de la racine (ou follicule) dun cil - doù lapparition d...
Ne pas avoir lu « Idées Noires » dans son enfance est une chance à double titre. D'abord, parce que cela permet d'avoir encore la perspective de découvrir cette absolue merveille à l'âge adulte. Ensuite, parce que cette suite de gags atroces, dessinés d'une encre charbonneuse comme un cauchemar, a imprimé ses horreurs dans tous les jeunes cervelets qui les ont découvertes depuis leur création en 1977. Et qu'on croit l'auteur de ces lignes, le traumatisme est incurable.
Les trouvailles visuelles, les textes, le dessin… Tout laisse pantois. Le créateur de Gaston Lagaffe y mêle Gustave Doré, Roland Topor, George Grosz et Reiser, mais sans jamais perdre sa singularité. Cela s'appelle un prodige. Cliquez sur la couverture pour feuilleter l'album VIDEO. Expo Gaston Lagaffe à Beaubourg: suivez le guide! Le contexte En 1977, Franquin a dépassé la cinquantaine et il est déjà à la bande dessinée franco-belge ce que, mettons, Glenn Gould est au Steinway. Le plus grand. Hergé, Gotlib et à peu près tout le monde dans le métier s'inclinent devant celui qui, en une vingtaine de «Spirou» et une grosse dizaine de «Gaston», a révolutionné le Neuvième Art. Franquin aurait pu franquiner paisiblement jusqu'à la fin, refaire ce qu'il maîtrisait. On ne lui en aurait pas voulu, il avait déjà fait du bon boulot. Mais l'homme souffre d'une modestie pathologique, convaincu qu'il est d'être un dessinateur moyen, auteur d'une œuvre mineure. Et puis, le magazine «Spirou» en cette fin des années 70, est tenu par le barbant Thierry Martens, et l'ennuie prodigieusement.
Devenues une pierre angulaire et un jalon incontournable de la bande dessinée d'humour, « Les Idées noires » (parues en janvier 1981 parmi les albums Fluide Glacial) demeurent comme un summum pamphlétaire. Sur une tonalité amère et pessimiste, Franquin y démasque les visages hideux de notre barbarie civilisée: le nucléaire, la peine de mort, la guerre, la pollution et autres gentillesses du même tonneau. Bombardée par l'impact d'extraordinaires dessins aussi noirs que leurs contenus satiriques sous acide, l'humanité en prend pour son grade… Retour, en guise de commentaire de planche, sur ce 34e gag corrosif mettant en scène la chasse au gaspillage énergétique, un thème toujours d'actualité. Vous avez dit angoissé? Couverture pour Cauchemarrant (Bédérama - 1979) Avant d'analyser la planche évoquée, contextualisons le parcours de Franquin. Né en 1924, l'auteur se rend célèbre en reprenant Spirou (1946), inventant le Marsupilami (1952) puis Gaston Lagaffe (1957), personnage dont les éditions Dupuis célèbrent en conséquence actuellement les cinquante ans (voir à ce propos l'ouvrage « Gaston au-delà de Lagaffe », qui est aussi le catalogue de l'exposition organisée par la Bpi du Centre Pompidou jusqu'au 7 avril 2017, ainsi que la future exposition angoumoisine du FIBD fin janvier 2017).